mardi 11 octobre 2016

André Sauvé : Humour Sans Frontières


Après plus de 350 000 billets vendus au Québec, André Sauvé arrive en France !

L'humour de Sauvé entre par les oreilles, se fraie un chemin par les neurones puis descend dans l'abdomen sans laisser aucune chance de lui résister. 

Unique par sa fantaisie, sa poésie et son intelligence, il ne manquera pas de vous surprendre, de vous faire rire, beaucoup, et de vous faire réfléchir. 
La façon qu'il a de nous livrer le bouillonnement incessant de son esprit en délire en fait un humoriste hors du commun à découvrir d’urgence au Théâtre des Mathurins !
 


Depuis deux ans, André Sauvé venait à Paris pour de trop courtes visites (3 représentations par ci par là.).
Je l'ai découvert à cette occasion au printemps 2014, curieuse de cet énergumène qui déplace les foules dans son pays.J'y suis retournée l'année suivante avec des amis et leurs amis : carton plein, il fait l'unanimité.
Depuis, il a passé l'été au Festival OFF d'Avignon et en a conquis plus d'un.  

Quelle rencontre! 
Quelle belle surprise!
L'artiste ne ressemble à personne, et vous embarque directement dans ses interrogations méta-humoristico-existentielles avec une énergie et une finesse communicatives!


Voilà donc un seul en scène déjanté et original qui démontre bien (si c'était encore à prouver) que l'humour québécois ne connaît pas de frontières, et que nous avons décidément beaucoup en commun avec nos cousins d'outre-atlantique.



Un spectacle hilarant ET intelligent que je vous recommande donc chaudement, taberouette! 

Cerise sur le gâteau, cette fois-ci il s'installe au Théâtre des Mathurins :  dépêchez-vous d'y aller, car je vous garantis que vous aurez envie d'y retourner et d'y emmener du monde!

Réservez ici.
Théâtre des MathurinsThéâtre des Mathurins
En octobre : du jeudi au samedi à 21h et le dimanche à 17h
A partir de novembre :  du mercredi au samedi à 21h et le dimanche à 17h
  


mercredi 14 septembre 2016

Un Poyo Rojo : carton plein




"Un Poyo Rojo, teatro fisico" se traduit littéralement par "Un coq rouge, théâtre physique".
Deux hommes, un vestiaire.
Que va-t-il se passer?
Que peut-il se passer?


 
Piste de danse ou arène, combat de coqs, pas de deux, duo de clowns, duel amoureux... ce spectacle est tout ça à la fois.

Sans un mot, laissant le geste et la danse retrouver sa vraie place, le souffle des deux athlètes pour seul rythme, on se retrouve hypnotisé par l'étrange ballet qui se joue sous nos yeux.

Nul besoin d'être un afficionado de la danse ou un connaisseur sportif - le
spectateur se retrouve rapidement vissé sur son siège, tendu, à l'écoute. Il se passe sur cette scène quelque chose de captivant, quand les corps reprennent la parole pour nous raconter leur histoire.
Au-delà de la performance physique, Un Poyo Rojo nous capture grâce à deux interprètes formidables, Alfonso Barón et Luciano Rosso. Ces deux-là prennent un sacré plaisir dans leur duel, ont l'humour communicatif et le clin d'oeil malicieux.
On en sort avec une énergie folle et un grand sourire, en se disant que oui, si tous les vestiaires ressemblaient à celui-là, on irait peut-être enfin à la salle de sport...

Pas étonnant donc que ce spectacle ait connu un succès fulgurant lors de ses deux passages au OFF d'Avignon (2014 et 2015), surtout quand on apprend qu'il se joue à guichets fermés depuis 10 ans en Argentine...

Parisiens, Île de Français (?!) réjouissez-vous : ce vestiaire pas comme les autres s'installe au Théâtre du Rond Point du 13 septembre au 8 octobre à 18h30 du mardi au samedi - une rentrée prometteuse!



mardi 13 septembre 2016

Ça ira (1) Fin de Louis - Reprendre conscience

Molières 2016 dans les catégories « Théâtre public », «Auteur francophone vivant » et « Metteur en scène d’un spectacle public », Joël Pommerat avec sa création ÇA IRA (1) FIN DE LOUIS a enthousiasmé les foules la saison passée.
Dans un espace-temps imaginaire qui n’est ni complètement celui de 1789, ni absolument celui d’aujourd’hui, l’écrivain de plateau dissèque ce moment de basculement historique que fût la Révolution française. Réuni en Assemblée, le public est plongé dans l’effervescence collective de cette épopée révolutionnaire, épisode historique qui pose les fondements de notre démocratie. À l’heure des mouvements populaires qui aujourd’hui germent en Europe, cette « archéologie de l’imaginaire politique » nous permet de rêver l’à venir...

Programmée pour une (trop) courte période aux Amandiers l'an dernier, la dernière création de Joël Pommerat mérite largement sa reprise et les récompenses reçues entre temps.
J'y étais pour ma part  en novembre dernier, au lendemain des attentats à Paris : aller tout de même au théâtre, en banlieue, avec l'émotion et la tension présentes, était ma façon de résister.


Quelle expérience que cette soirée-là!
Un spectacle phare, fleuve, total, engagé, incarné, puissant, questionnant, étourdissant.

Quelle intelligence de Pommerat et quel travail de toute la troupe de réussir à retranscrire les débats d'alors dans une langue et un environnement contemporains, nous rendant par là-même accessibles, et si familiers, les débats d'idées.
Quel engagement total dans l'interprétation des 14 comédiens, qui incarneront tour à tour un point de vue et son opposé radical, avec autant de passion et de justesse.
Quelle mise en abîme/en lumière de nos préoccupations intemporelles, si proches de celles de nos compatriotes d'un autre siècle.

Plus que les échéances politiques qui se profilent à l'horizon, c'est dans notre capacité à nous questionner, à débattre ensemble et à nous rassembler que ce spectacle vient puiser sa formidable actualité.
Si notre Assemblée Nationale était habitée à ce point, la Chaîne Parlementaire battrait des records d'audience.
 

En conclusion, je vous partage le texte écrit et lu par la troupe de "Ça ira (1) Fin de Louis" lors de la Cérémonie des Molières.

"Lors de nos représentations, la proximité des événements extérieurs parfois terribles comme les attentats que nous avons connus, mais aussi les combats politiques comme ceux d'aujourd'hui sur la loi travail El Khomri, ou les mouvements contestataires comme Nuit Debout, cette proximité tend à effacer la distinction entre spectateurs et acteurs, entre le réel et notre fiction, et c'est comme si l'histoire nous rattrapait. Et tout à coup hier nous parle d'aujourd'hui, et aujourd'hui d'hier, et peut-être aussi, qui sait, de demain.
C'est alors que nous avons vraiment le sentiment pendant nos représentations d'être assemblés, non pas seulement pour nous émouvoir mais pour reprendre conscience.
Voilà à quoi doit servir aussi le théâtre aujourd'hui, reprendre conscience.
Défendons-le ce théâtre, Mme la Ministre, protégez-le, et ça ira. Vous verrez, ça ira ! "

Pour toucher du doigt et du coeur cette conscience collective, j'espère que vous irez voir cette Fin de Louis.

Du 9 au 25 septembre 2016 
Tarifs ici

Photos : Elizabeth Carecchio


mercredi 7 septembre 2016

Naturellement belle - indispensable

Dans un monde superficiel et robotisé, les employés d’une agence de stars confrontent leurs visions de la beauté et du bonheur. Une mission spéciale, dont dépend leur avenir, leur est confiée… 

Sans contestation MA perle du Festival Off Avignon 2014.

Un coup de coeur immédiat et permanent pour ce petit bijou de spectacle musical, écrit et interprété tout en finesse, harmonie et humour par Rachel Pignot et Raphaël Callandreau.
Comme quoi nul besoin de gros budget, d'effets spéciaux ou de tête d'affiche pour faire un succès : celui-ci est aussi beau que naturel.

1h15 qui vous feront autant de bien qu'un massage intégral.

Ils reviennent enfin à Paris pour enchanter vos week-ends.
COUREZ-Y!!

A partir du 10 septembre au Studio Hébertot
Les samedis à 17h et dimanches à 19h
Toutes les infos, tarifs et critiques spectateurs ici




samedi 16 juillet 2016

#OFF2016 : le come back des coups de coeurs!


Le Festival Off bat son plein : comment faire pour que votre enthousiasme ne fonde pas comme touriste au soleil face à l'ampleur des choix possibles?

Laissez-moi donc vous suggérer quelques idées : pépites découvertes lors des éditions précédentes, qui font un come back bien mérité cette année!


Naturellement Belle : Théâtre Au coin de la lune, 17h30
Séduite par ce bijou de spectacle musical, mon coup de coeur du OFF 2014, je vous en parlais ici. Précipitez-vous!

Fausse moustache : Cinévox,12h15
Un vrai régal de comédie musicale qui fait son premier Avignon après un passage remarqué à Paris, par le talentueux Raphaël Callandreau et une troupe au taquet : je vous chantais leurs louanges ici.

Royale Légende : Théâtre du Petit Louvre, 11h
Captivée, émue et conquise, je vous en dit plus dans cet article.

André Sauvé : Théâtre des Remparts, 17h50
Il a traversé l'Atlantique pour faire son premier OFF, très apprécié chez nos cousins québécois, venez donc découvrir l'univers poético-lunaire de cet humoriste qui vous fera travailler les méninges ET les zygomatiques!
Je vous en susurrais quelques mots par là...


Bon festival à tous!

lundi 22 février 2016

Fred Pellerin - de l'or dans les oreilles


 
« À Saint-Elie-de-Caxton tout se sait. Et le reste, on se l’invente facilement ! » Fred Pellerin fait de son village un monde, le dit et le raconte, et ses habitants campent les personnages de ses contes : humain, drôle et truculent ! Mais son pays, c’est la langue, celle que son imagination invente. Il jongle avec les mots de cette « parlure », « jase » et « placote », comme on dit là-bas. Et « le cas déchéant », voilà qu’il chante des chansons dont souvent la profondeur émeut.
Jacques Erwan

A croire que Noël se fête avant l'heure, Fred Pellerin revient enchanter Paris avec les histoires rocambolesques de son village natal, Sainte Elie de Caxton.

Nul besoin d'avoir vu les spectacles précédents pour comprendre celui-ci, le conteur saura vous inviter dans son univers en quelques phrases, et vous serez suspendus à ses lèvres, les oreilles en alerte, le cerveau en ébullition, les zygomatiques en suspension.

Sur scène, trois fois rien : une chaise, un micro, quelques instruments. 
Pour moi, qui l'ai déjà vu à plusieurs reprises, cette image-là est déjà source de frisson. Quelque chose de magique se prépare, dans l'ombre. 
Tout est là, dans ce mètre carré, qui va s'animer et prendre vies à travers ce conteur hors-temps.

Il y en a si peu, au final, qui manie la langue avec autant d'amour, autant d'humour. 

On sort de ce spectacle comme enveloppé et réchauffé, nourri de poésie, de musique et d'air pur. Ca sent la veillée, la famille, la simplicité, le bonheur à portée de main.

Vous qui ne le connaissez pas encore, que je vous envie de le découvrir pour la première fois!

Attention date unique 
Au Théâtre de la Ville le samedi 12 mars à 17h
Place du Châtelet 75001 
Réservation au 01 42 74 22 77 ou ici
Tarifs : 
- 19€ (Plein)
- 14€ (-30 ans, Demandeur d'emploi, Intermittent)
- 9€ (-14 ans)

mercredi 13 janvier 2016

Les chatouilles - sans voix

L'histoire insolite d'Odette, une jeune danseuse dont l'enfance a été volée et qui se bat pour se reconstruire. 

A travers une galerie de personnages joués avec une immense finesse entre rires et émotions, les mots et la danse s'entremêlent et permettent à Andréa Bescond d'emmener le spectateur dans un grand huit émotionnel dont il ne sortira pas indemne.


Avignon 2014.
J'entends beaucoup parle des Chatouilles, coup de coeur, découverte, à ne pas rater... Je n'y vais pas, j'ai peur du sujet, la pédophilie, pas envie.
Il m'est très facile de nourrir ma soif de théâtre en allant voir autre chose, les propositions ne manquent pas. 
J'oublie. 
Le temps passe.

Avignon 2015.
Le même refrain, entêtant, présent : Les Chatouilles sont de retour et c'est à ne pas rater. J'ai toujours peur du sujet, mais la curiosité gagne. J'y vais.

Comment vous en parler?
Ce spectacle me laisse sans voix. 

De toutes les réactions que je m'imaginais avoir avant le spectacle (peur, tristesse, dégoût, révolte, violence, colère, déni, découragement...) il ne me reste que le goût si particulier de la vie, à chérir, à savourer, et une gratitude débordante pour Andréa Bescond d'avoir osé porter et incarner son histoire à la scène.

Il fallait une intelligence rare pour nous embarquer dans cette plongée intime et réussir un tel numéro d'équilibriste entre rire et larmes, fil ténu si bien tendu par la comédienne et son metteur en scène Eric Métayer. 
 
Pas de ficelles, pas de gros sabots : la sincérité, l'énergie, la grâce et l'humour d'Andréa balaient tout sur leur passage. 
D'un chemin sombre et tortueux, éclaireuse de génie, incarnant tour à tour ses démons et ses anges, Andréa exorcise son histoire et nos propres peurs.

De mon fauteuil de spectatrice, je me sens bien vivante, et j'ai envie de lui danser merci.



Au Théâtre du Petit Montparnasse à partir du 14 janvier 2016
Du mardi au samedi à 21h, matinée le samedi à 16h30
Réservations ici ou