Molières 2016 dans les catégories « Théâtre
public », «Auteur francophone vivant » et « Metteur en scène d’un
spectacle public », Joël Pommerat avec sa création ÇA IRA (1) FIN DE
LOUIS a enthousiasmé les foules la saison passée.
Dans un espace-temps imaginaire qui n’est ni complètement celui de 1789, ni absolument celui d’aujourd’hui, l’écrivain de plateau dissèque ce moment de basculement historique que fût la Révolution française. Réuni en Assemblée, le public est plongé dans l’effervescence collective de cette épopée révolutionnaire, épisode historique qui pose les fondements de notre démocratie. À l’heure des mouvements populaires qui aujourd’hui germent en Europe, cette « archéologie de l’imaginaire politique » nous permet de rêver l’à venir...
Dans un espace-temps imaginaire qui n’est ni complètement celui de 1789, ni absolument celui d’aujourd’hui, l’écrivain de plateau dissèque ce moment de basculement historique que fût la Révolution française. Réuni en Assemblée, le public est plongé dans l’effervescence collective de cette épopée révolutionnaire, épisode historique qui pose les fondements de notre démocratie. À l’heure des mouvements populaires qui aujourd’hui germent en Europe, cette « archéologie de l’imaginaire politique » nous permet de rêver l’à venir...
Programmée pour une (trop) courte période aux Amandiers l'an dernier, la dernière création de Joël Pommerat mérite largement sa reprise et les récompenses reçues entre temps.
J'y étais pour ma part en novembre dernier, au lendemain des attentats à Paris : aller tout de même au théâtre, en banlieue, avec l'émotion et la tension présentes, était ma façon de résister.
Quelle expérience que cette soirée-là!
Un spectacle phare, fleuve, total, engagé, incarné, puissant, questionnant, étourdissant.
Quelle intelligence de Pommerat et quel travail de toute la troupe de réussir à retranscrire les débats d'alors dans une langue et un environnement contemporains, nous rendant par là-même accessibles, et si familiers, les débats d'idées.
Quel engagement total dans l'interprétation des 14 comédiens, qui incarneront tour à tour un point de vue et son opposé radical, avec autant de passion et de justesse.
Quelle mise en abîme/en lumière de nos préoccupations intemporelles, si proches de celles de nos compatriotes d'un autre siècle.
Plus que les échéances politiques qui se profilent à l'horizon, c'est dans notre capacité à nous questionner, à débattre ensemble et à nous rassembler que ce spectacle vient puiser sa formidable actualité.
Si notre Assemblée Nationale était habitée à ce point, la Chaîne Parlementaire battrait des records d'audience.
En conclusion, je vous partage le texte écrit et lu par la troupe de "Ça ira (1) Fin de Louis" lors de la Cérémonie des Molières.
"Lors de nos
représentations, la proximité des événements extérieurs parfois
terribles comme les attentats que nous avons connus, mais aussi les
combats politiques comme ceux d'aujourd'hui sur la loi travail El
Khomri, ou les mouvements contestataires comme Nuit Debout, cette
proximité tend à effacer la distinction entre spectateurs et
acteurs, entre le réel et notre fiction, et c'est comme si
l'histoire nous rattrapait. Et tout à coup hier nous parle
d'aujourd'hui, et aujourd'hui d'hier, et peut-être aussi, qui sait,
de demain.
C'est alors que nous
avons vraiment le sentiment pendant nos représentations d'être
assemblés, non pas seulement pour nous émouvoir mais pour reprendre
conscience.
Voilà à quoi doit
servir aussi le théâtre aujourd'hui, reprendre conscience.
Défendons-le ce
théâtre, Mme la Ministre, protégez-le, et ça ira. Vous verrez, ça
ira ! "
Pour toucher du doigt et du coeur cette conscience collective, j'espère que vous irez voir cette Fin de Louis.
Du 9 au 25 septembre 2016
Tarifs ici
Photos : Elizabeth Carecchio
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