mercredi 14 septembre 2016

Un Poyo Rojo : carton plein




"Un Poyo Rojo, teatro fisico" se traduit littéralement par "Un coq rouge, théâtre physique".
Deux hommes, un vestiaire.
Que va-t-il se passer?
Que peut-il se passer?


 
Piste de danse ou arène, combat de coqs, pas de deux, duo de clowns, duel amoureux... ce spectacle est tout ça à la fois.

Sans un mot, laissant le geste et la danse retrouver sa vraie place, le souffle des deux athlètes pour seul rythme, on se retrouve hypnotisé par l'étrange ballet qui se joue sous nos yeux.

Nul besoin d'être un afficionado de la danse ou un connaisseur sportif - le
spectateur se retrouve rapidement vissé sur son siège, tendu, à l'écoute. Il se passe sur cette scène quelque chose de captivant, quand les corps reprennent la parole pour nous raconter leur histoire.
Au-delà de la performance physique, Un Poyo Rojo nous capture grâce à deux interprètes formidables, Alfonso Barón et Luciano Rosso. Ces deux-là prennent un sacré plaisir dans leur duel, ont l'humour communicatif et le clin d'oeil malicieux.
On en sort avec une énergie folle et un grand sourire, en se disant que oui, si tous les vestiaires ressemblaient à celui-là, on irait peut-être enfin à la salle de sport...

Pas étonnant donc que ce spectacle ait connu un succès fulgurant lors de ses deux passages au OFF d'Avignon (2014 et 2015), surtout quand on apprend qu'il se joue à guichets fermés depuis 10 ans en Argentine...

Parisiens, Île de Français (?!) réjouissez-vous : ce vestiaire pas comme les autres s'installe au Théâtre du Rond Point du 13 septembre au 8 octobre à 18h30 du mardi au samedi - une rentrée prometteuse!



mardi 13 septembre 2016

Ça ira (1) Fin de Louis - Reprendre conscience

Molières 2016 dans les catégories « Théâtre public », «Auteur francophone vivant » et « Metteur en scène d’un spectacle public », Joël Pommerat avec sa création ÇA IRA (1) FIN DE LOUIS a enthousiasmé les foules la saison passée.
Dans un espace-temps imaginaire qui n’est ni complètement celui de 1789, ni absolument celui d’aujourd’hui, l’écrivain de plateau dissèque ce moment de basculement historique que fût la Révolution française. Réuni en Assemblée, le public est plongé dans l’effervescence collective de cette épopée révolutionnaire, épisode historique qui pose les fondements de notre démocratie. À l’heure des mouvements populaires qui aujourd’hui germent en Europe, cette « archéologie de l’imaginaire politique » nous permet de rêver l’à venir...

Programmée pour une (trop) courte période aux Amandiers l'an dernier, la dernière création de Joël Pommerat mérite largement sa reprise et les récompenses reçues entre temps.
J'y étais pour ma part  en novembre dernier, au lendemain des attentats à Paris : aller tout de même au théâtre, en banlieue, avec l'émotion et la tension présentes, était ma façon de résister.


Quelle expérience que cette soirée-là!
Un spectacle phare, fleuve, total, engagé, incarné, puissant, questionnant, étourdissant.

Quelle intelligence de Pommerat et quel travail de toute la troupe de réussir à retranscrire les débats d'alors dans une langue et un environnement contemporains, nous rendant par là-même accessibles, et si familiers, les débats d'idées.
Quel engagement total dans l'interprétation des 14 comédiens, qui incarneront tour à tour un point de vue et son opposé radical, avec autant de passion et de justesse.
Quelle mise en abîme/en lumière de nos préoccupations intemporelles, si proches de celles de nos compatriotes d'un autre siècle.

Plus que les échéances politiques qui se profilent à l'horizon, c'est dans notre capacité à nous questionner, à débattre ensemble et à nous rassembler que ce spectacle vient puiser sa formidable actualité.
Si notre Assemblée Nationale était habitée à ce point, la Chaîne Parlementaire battrait des records d'audience.
 

En conclusion, je vous partage le texte écrit et lu par la troupe de "Ça ira (1) Fin de Louis" lors de la Cérémonie des Molières.

"Lors de nos représentations, la proximité des événements extérieurs parfois terribles comme les attentats que nous avons connus, mais aussi les combats politiques comme ceux d'aujourd'hui sur la loi travail El Khomri, ou les mouvements contestataires comme Nuit Debout, cette proximité tend à effacer la distinction entre spectateurs et acteurs, entre le réel et notre fiction, et c'est comme si l'histoire nous rattrapait. Et tout à coup hier nous parle d'aujourd'hui, et aujourd'hui d'hier, et peut-être aussi, qui sait, de demain.
C'est alors que nous avons vraiment le sentiment pendant nos représentations d'être assemblés, non pas seulement pour nous émouvoir mais pour reprendre conscience.
Voilà à quoi doit servir aussi le théâtre aujourd'hui, reprendre conscience.
Défendons-le ce théâtre, Mme la Ministre, protégez-le, et ça ira. Vous verrez, ça ira ! "

Pour toucher du doigt et du coeur cette conscience collective, j'espère que vous irez voir cette Fin de Louis.

Du 9 au 25 septembre 2016 
Tarifs ici

Photos : Elizabeth Carecchio


mercredi 7 septembre 2016

Naturellement belle - indispensable

Dans un monde superficiel et robotisé, les employés d’une agence de stars confrontent leurs visions de la beauté et du bonheur. Une mission spéciale, dont dépend leur avenir, leur est confiée… 

Sans contestation MA perle du Festival Off Avignon 2014.

Un coup de coeur immédiat et permanent pour ce petit bijou de spectacle musical, écrit et interprété tout en finesse, harmonie et humour par Rachel Pignot et Raphaël Callandreau.
Comme quoi nul besoin de gros budget, d'effets spéciaux ou de tête d'affiche pour faire un succès : celui-ci est aussi beau que naturel.

1h15 qui vous feront autant de bien qu'un massage intégral.

Ils reviennent enfin à Paris pour enchanter vos week-ends.
COUREZ-Y!!

A partir du 10 septembre au Studio Hébertot
Les samedis à 17h et dimanches à 19h
Toutes les infos, tarifs et critiques spectateurs ici