dimanche 9 novembre 2014

Le Bal des Vampires

Dans un petit village, dont les habitants sont terrifiés par une étrange présence, Sarah, la fille de l’aubergiste, est soudainement enlevée. Alfred, transi d’amour pour elle, et le professeur Abronsius partent à sa recherche. Elle est retenue au château du terrifiant Comte Von Krolock dont les deux voyageurs parviennent à retrouver la trace. 
Mais ils découvrent vite que le château abrite des buveurs de sang. Les vampires sortent de leurs tombes, le bal peut commencer...

Le Bal des Vampires, dernière production Stage Enterainment au Théâtre Mogador met les petits plats dans les grands : 36 artistes, 230 costumes, 150 perruques - on ne lésine pas sur les moyens pour ressusciter le film parodique écrit par Roman Polanski et Gérard Brach en 1967. La comédie musicale, elle, existe depuis 17 ans et est déjà "acclamée pour plus de 7 millions de spectateurs dans 12 pays".

Qu'à cela ne tienne, avec une telle réputation mes attentes sont élevées en matière de grand spectacle avant le lever du rideau...

Je ne suis pas déçue sur les décors, lumières et ambiances : c'est grandiose et ingénieux, depuis la montagne enneigée jusqu'au château du Comte Krolock en passant par l'auberge chalet, la crypte, la salle de bain, la bibliothèque, le cimetière... le spectateur voyage!
On voit rarement des scénographies de cette envergure, autant ne pas bouder son plaisir.

Côté comédiens, David Alexis campe un professeur Abronsius hilarant et assure avec brio les morceaux de bravoure de la partition musicale (sans apnée!), Raphaële Cohen est naïve à souhait en Sarah cédant à la tentation, et le trio Koukol/Magda/Rebecca fonctionne à merveille en ressort comique.
Un regret : que Sinan Bertrand ne soit pas plus mis en valeur (rôle secondaire du fils Krolock).

Ce qui m'amène au Vampire avec un grand V, j'ai nommé le Comte Krolock, et à ce qui au final a cloché pour que je sorte du spectacle totalement vampirisée... la sensualité! Ou plutôt son absence!

L'acte 1 se déroule gentiment avec scènes d'exposition et présentation des personnages et se termine sur un des plus beaux tableaux.
Au retour de l'entracte, on assiste impuissant à une scène digne d'une sitcom où notre vampire et sa proie, ne sachant trop que faire d'eux-mêmes, déambulent sagement sur scène en chantant la chanson guimauve (pardon) phare) du spectacle, adaptée du best seller "Total Eclipse of the Heart" de Bonnie Tyler... et là malheureusement les espoirs de l'acte 1 se retrouvent éteints par une intrigue au final bien lente à se dérouler, qui ne suffit plus à masquer la tiédeur de ses protagonistes.
Il reste plusieurs tableaux qui feront antologie (le cimetière mouvant, les portraits qui bougent) mais pendant lesquels on se dit au final qu'avec autant de moyens, le spectacle manque d'audace et d'un sacré brin de folie.

Alors oui, ce sera sûrement le succès de la fin d'année, et rendons à Roman ce qui lui appartient : ça envoie du bois.
Mais je ne peux m'empêcher de penser à "Rocky Horror Picture Show" : une mini-transfusion de cet esprit-là dans ce Bal des Vampires-ci aurait suffit à lui donner le goût de soufre qui manque pour en faire un spectacle grandiose.




Au Théâtre Mogador - 25 rue Mogador, 75009 Paris

Toutes les infos sur le spectacle ici.

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